Physiologie, Habitat et Alimentation

Données physiologiques

Longévité moyenne : 7 à 12 ans

Poids moyen : 1 à 2 kg pour le lapin nain ; 2 à 3 kg pour le lapin nain bélier Âge de la maturité sexuelle : 6 à 7 mois pour le mâle ; 4 à 6 mois pour la femelle Nombre de petits par portées : 2 à 6

Durée de la gestation : 28 à 34 jours

Âge du sevrage : 5 semaines

Habitat

La lapin a besoin d’une cage spacieuse, mais il doit également pouvoir se dégourdir les pattes en liberté de manière très régulière. La cage doit se trouver dans un endroit calme d’une pièce et si possible, éviter de la positionner dans une zone de passage. L’aménagement intérieur doit comporter un refuge ainsi qu’un endroit dédié aux besoins de l’animal (plutôt composé de litière minérale). Il est possible, voire recommandé de tapisser le fond de la cage avec du foin.

Alimentation

Contrairement aux idées reçues, le lapin doit assez peu se nourrir de granulés ! En effet, la base de l’alimentation repose sur du foin qui doit être distribué à volonté. Les granulés, eux, ne seront proposés à l’animal qu’en quantité très modérée et sous forme de repas de durée limitée (par exemple 30 min matin et soir). Il est également recommandé de proposer de la verdure fraîche tous les jours. On peut utiliser des végétaux comme les carottes, les fanes de carottes, les navets, les radis, le céleri, les endives, le persil, les épinards, la mâche, la frisée, le fenouil, les pissenlits pour ne citer qu’eux. Les friandises sont à éviter le plus possible pour éviter les problèmes d’obésité qui favorise ensuite les maladies telles que les pathologies dentaires ou les problèmes digestifs.
Le lapin pratique ce que l’on appelle la caecotrophie : il remange certaines de ses crottes, les caecotrophes, qui sont des petites crottes molles et humides, souvent en grappe, qui contiennent de nombreux nutriments.

 

Vaccination et stérilisation

Vaccins 

Myxomatose : due à un virus qui se transmet soit de manière directe (contact entre un animal malade et un animal sain) soit de manière indirecte (par l’intermédiaire des insectes piqueurs tels que les puces et les moustiques, ou par l’intermédiaire du propriétaire manipulant les animaux les uns à la suite des autres), la myxomatose est une maladie grave et contagieuse.
Les symptômes sont plus ou moins importants en fonction de l’agressivité de la souche virale et vont de la mort brutale à des formes atténuées plus ou moins chroniques (nodules et oedème au niveau de la tête, des membres ou des organes génitaux) ou encore des formes respiratoires avec conjonctivite et coryza.
Il n’existe pas de traitement c’est pourquoi la prévention est très importante et passe par la vaccination régulière de votre animal (rappel annuel)

VHD 
(maladie hémorragique virale) : également due à un virus, cette maladie grave est souvent mortelle et on a rarement le temps d’observer des symptômes avant de constater le décès de l’animal. Dans de rares cas, les symptômes observés sont des saignements de nez ou des traces de sang à l’anus.
Là encore, il n’y a pas de traitement et la prévention est la meilleure arme contre la maladie.

La vaccination contre ces 2 maladies est possible et recommandée pour tous les lapins. Jusque là, on était obligés d’utiliser des vaccins destinés aux lapins d’élevage et le protocole contre la myxomatose reposait sur 3 injections par an. Récemment, un laboratoire a développé un nouveau vaccin spécialement conçu pour le lapin de compagnie. Ainsi, une injection annuelle unique est suffisante.

Stérilisation

La castration et l’ovario-hystérectomie sont tout à fait recommandés tout d’abord pour limiter la reproduction lors de la possession de plusieurs animaux de sexes différents, mais également pour diminuer les comportements territoriaux tels que marquage urinaire ou agressivité, mais aussi pour protéger les femelles des nombreuses pathologies liées à l’appareil reproducteur. Comme chez la chienne ou la chatte, cela évite ainsi les tumeurs mammaires et les tumeurs de l’utérus, fréquentes chez la lapine. La technique chirurgicale consiste à enlever les testicules aux mâles et à retirer les ovaires et l’utérus aux femelles. Nous sommes particulièrement attentifs à l’anesthésie chez ces petits animaux, plus sensibles que les chiens et les chats. C’est pourquoi nous veillons là encore à utiliser plutôt l’anesthésie volatile, tout à fait appropriée à ces espèces; nous sommes vigilants à l’hypothermie et nous utilisons un tapis chauffant pendant la durée de l’intervention puis les animaux sont placés au chaud dès leur réveil; nous sommes également attentifs à la prise en charge de la douleur, dont le traitement est très important là encore pour ces petits animaux.

 

Dominantes pathologiques

Affections dermatologiques

Les lapins sont très fréquemment présentés en consultation pour des problèmes de peau soit parce qu’ils se grattent, qu’ils perdent leurs poils ou qu’ils présentent des pellicules. Ces affections sont souvent secondaires à des parasites (acariens par exemple) ou alors à des champignons (la teigne). Les examens complémentaires préciseront la cause et nous permettront de choisir le traitement approprié. Les lapins sont aussi sujets à d’autres maladies de la peau telles que les abcès (qui nécessitent souvent une chirurgie pour les retirer, car le pus de ces animaux est très épais) ou les tumeurs cutanées. Enfin, il existe une maladie très spécifique à ces petits animaux élevés en cage: il s’agit de la pododermatite. Le dessous des pattes est rouge et perd ses poils et quand la maladie progresse, il peut même se former des ulcères. Cela est dû aux conditions environnementales de la cage d’où l’importance de la nettoyer bien régulièrement et de s’assurer que l’épaisseur de la litière est assez importante.

Affections respiratoires

Le syndrome dit ‘coryza’ est également fréquent chez le lapin. Souvent banal et de traitement aisé, il ne faut pas le laisser traîner, car l’animal peut alors s’arrêter de manger (car il n’arrive plus à sentir sa nourriture) et l’arrêt du transit qui en découle peut par contre être mortel en quelques jours. Malheureusement dans certains cas, ces affections peuvent devenir chroniques et affecter les poumons. Les traitements permettent alors rarement de guérir l’animal, mais plutôt de le soutenir pour qu’il ait un meilleur confort.

Affections dentaires

Très fréquentes chez les lapins, les malocclusions dentaires sont liées à plusieurs facteurs. Il existe tout d’abord un facteur congénital lié à la conformation des mâchoires des lapins nains. Ensuite, il y a de nombreux facteurs environnementaux et principalement le type d’aliments proposés. Il faudra favoriser une alimentation fibreuse qui permet une bonne usure dentaire (foin, végétaux, granulés ligneux). De plus, la faible exposition des lapins de compagnie aux UV entraîne une maladie métabolique qui a pour conséquence les malocclusions dentaires. Enfin, la sédentarité et le manque d’exercice aggravent la situation. Le diagnostic passe par un examen rigoureux de toutes les dents, pouvant nécessiter une légère anesthésie pour mieux visualiser les dents du fond. La radiographie vient compléter le bilan des lésions et aide à préciser les soins à effectuer, le pronostic et le suivi. Le traitement consiste d’abord en un aplanissement régulier des surfaces dentaires au moyen de matériel adapté, mais peut également nécessiter l’extraction dentaire dans les cas les plus avancés. La prévention passe évidemment par une attention particulière portée à l’alimentation.

Pathologies de la reproduction

Les lapines sont plutôt sujettes à avoir des tumeurs de l’utérus. Celles-ci peuvent devenir volumineuses et comprimer les organes abdominaux. Les signes cliniques sont soit non spécifiques (fatigue, abattement) soit plus parlants comme par exemple des saignements à la vulve. Le traitement consiste en une hystérectomie souvent curatrice, car ces tumeurs métastasent rarement et tardivement. Plus rarement, les lapines peuvent présenter des kystes ou des tumeurs aux mamelles.

Maladies digestives

Ces petits animaux ont un transit très fragile et la moindre affection de l’appétit peut rapidement entraîner un ralentissement voire un arrêt du transit souvent beaucoup plus grave que la pathologie initiale. Il convient donc toujours de s’assurer que votre animal mange quotidiennement et de vérifier la quantité et la qualité des selles émises, car diagnostiquées et traitées tôt, les affections digestives sont toujours de meilleur pronostic. La prise en charge consiste systématiquement en des gavages, l’administration de médicaments restaurant le transit ainsi que l’administration d’antidouleur. Les affections digestives peuvent être primaires lors d’ingestion de boules de poils chez les lapins ou lors d’affection parasitaire (vers intestinaux) mais elles sont souvent secondaires à d’autres maladies telles que les problèmes dentaires principalement ou bien toute autre cause d’anorexie plus ou moins prolongée. Là encore, la prévention passe souvent par une alimentation rigoureuse.

Affections ophtalmologiques

Les conjonctivites sont très courantes et souvent bénignes chez le lapin de compagnie. Par contre, les processus chroniques peuvent fréquemment être secondaires des problèmes dentaires qu’il conviendra alors de diagnostiquer et traiter correctement.

Affections neurologiques

Chez le lapin, il existe une maladie appelée « syndrome vestibulaire ». L’animal présente la tête penchée et peut aussi perdre l’équilibre. Souvent très impressionnant, l’origine de cette pathologie peut être multiple et le pronostic sera alors plus ou moins bon. Les causes possibles peuvent être une otite ou bien une maladie infectieuse parasitaire chez le lapin.

Affections urinaires

Les calculs urinaires peuvent être rencontrés fréquemment chez le lapin. Ils peuvent même s’y former de manière physiologique, sans provoquer de symptôme. Cependant, ils peuvent aussi gêner l’animal et les signes cliniques sont alors des difficultés et une douleur pour uriner voire du sang dans les urines. Le traitement est chirurgical et consiste à ouvrir la vessie pour retirer le calcul puis la nettoyer ainsi que les voies urinaires. Le lapin est particulièrement sujet à avoir du sable dans sa vessie et soit il peut s’agir d’une découverte fortuite si l’animal n’en souffre pas et n’a pas de symptôme, soit au contraire cela peut être le motif de consultation si l’animal présente une cystite secondaire qu’il faudra traiter et il faudra alors également mettre en place un traitement pour dissoudre les cristaux vésicaux. L’origine de ces troubles est là encore alimentaire et chez le lapin, il faut alors éviter qu’il y ait trop de luzerne dans l’aliment proposé.

Maladie virale spécifique du lapin : l’encéphalitozoonose

Encephalitozoon cuniculi est un parasite unicellulaire qui peut se retrouver particulièrement dans les élevages, mais qui peut occasionnellement rendre les lapins de compagnie malades. Le portage chronique asymptomatique est fréquent, mais lors d’une baisse d’immunité, l’animal peut alors développer des symptômes qui affectent particulièrement le cerveau, les reins et les yeux. L’inflammation de l’encéphale se traduit alors cliniquement par des pertes d’équilibre, des tremblements, des convulsions et dans les cas les plus graves par un coma ou la mort. Les symptômes ophtalmologiques consistent en l’observation d’une cataracte évoluant ensuite vers une inflammation de l’iris.