Physiologie, Habitat et Alimentation

Données physiologiques

Longévité moyenne : 7 à 9 ans
Poids moyen : 1,2 kg pour les mâles, 0,6kg pour les femelles
Il est à noter que le poids varie de façon physiologique entre l’hiver et le printemps (les furets grossissent en hiver et maigrissent au printemps)
Âge de la maturité sexuelle : 5 à 9 mois
Nombre de petits par portées : 6 à 8 en moyenne avec des variations extrêmes de 2 à 17 !
Durée de la gestation : 41-42j
Âge du sevrage : 6-8s

Environnement

Cet animal a besoin d’être en liberté à de nombreuses occasions lors de ses périodes d’activités. Par contre, il convient de ne pas le laisser sans surveillance dans ces moments-là, car les accidents domestiques sont très fréquents (notamment l’ingestion de corps étrangers, les traumatismes par chute d’objet, les intoxications, etc. ).

Il est très important d’éduquer le jeune furet à ne pas mordre pour éviter qu’il ne garde ce comportement désagréable toute sa vie.

La cage du furet doit être de grande dimension (mini 80x50x40 cm). Le ou les étages sont appréciés ainsi qu’un enrichissement de l’environnement par des aires de jeux, des tuyaux,des accessoires. Pour son confort, l’animal aura besoin d’un hamac suspendu ainsi que de chiffons pour se reposer et se cacher. Pour la propreté, il faudra installer une litière dans un coin (le substrat le plus adapté étant de la litière pour chat plutôt que des copeaux ou du foin qui ne conviennent pas). L’eau pourra être proposée soit au moyen d’un biberon, soit dans une écuelle assez lourde.

La cohabitation est souvent possible et appréciée par ces petits animaux. Cependant, il peut arriver que certains furets soient agressifs vis-à-vis de leurs congénères.

Alimentation

Le furet est un carnivore strict dont les besoins en protéines sont particulièrement élevés. Il est également important de porter une attention particulière à la qualité de ces protéines et il conviendra d’éviter les protéines végétales que cet animal digère mal. Comme le transit alimentaire est très rapide, l’alimentation en libre-service sera à privilégier.

Le furet n’aime pas changer de nourriture. Ainsi, une fois ses préférences alimentaires connues, il sera recommandé d’éviter de faire varier son alimentation. De ce fait, l’aliment le plus pratique et le plus adapté sera composé de croquettes (soit pour furets, soit pour chatons).

Un autre mode d’alimentation possible, mais contraignant repose sur le nourrissage au moyen de proies entières ou encore de ‘barf’, mélange de viande et de carcasses broyées. Cependant, le risque de contamination bactérienne et parasitaire est plus élevé et de plus, il nécessite une organisation d’approvisionnement et de conservation rigoureuse.

Vaccination et stérilisation

Vaccins 

Maladie de Carré : même maladie que chez le chien, provoqué par un virus, elle se caractérise par des signes respiratoires (jetage nasal, conjonctivite, toux) puis une dégradation de l’état général puis par des symptômes neurologiques tels que perte d’équilibre ou convulsion et enfin se termine par le décès de l’animal au bout de 1 à 2 semaines, car il n’existe pas de traitement.
La vaccination régulière de l’animal le protège efficacement contre cette maladie.

À la clinique, nous sommes très attentifs aux recommandations concernant cette espèce, car il n’existe pas de vaccin spécifique pour le furet. Il faut donc utiliser un vaccin destiné aux chiens, mais contenant le moins de valence possible pour éviter au maximum les risques de réaction allergique.

Rage : comme chez le chien ou le chat, il est possible de vacciner les furets contre la rage.

Comme la France est indemne de rage et que le furet est moins sensible que les autres carnivores, nous ne conseillerons ce vaccin que pour l’aspect obligatoire légal pour les animaux qui voyagent.

Stérilisation

La stérilisation est particulièrement recommandée chez les furets :

  • Tout d’abord pour limiter la reproduction lors de la possession de plusieurs animaux de sexes différents
  • Mais également pour diminuer les comportements territoriaux tels que marquage urinaire ou agressivité – ainsi que pour diminuer l’odeur
  • En outre, la stérilisation est indispensable chez la furette qui ne reproduit pas, car si elle tombe en chaleur, celles-ci ne s’arrêtent que si elle s’accouple. Or, au bout de plusieurs semaines de chaleurs ininterrompues, l’animal risque de développer une pathologie très grave appelée ‘hyperoestrogénisme’, provoquant une anémie importante et un affaiblissement progressif de l’animal pouvant aller jusqu’à la mort.
  • De plus, cela sert aussi à pour protéger les femelles des nombreuses pathologies liées à l’appareil reproducteur (tumeurs mammaires, tumeurs de l’utérus, les tumeurs ou kystes des ovaires). La stérilisation peut se faire soit de manière chirurgicale, soit au moyen d’un implant

La technique chirurgicale consiste à enlever les testicules aux mâles et à retirer les ovaires et l’utérus aux femelles. Nous sommes particulièrement attentifs à l’anesthésie chez ces petits animaux, plus sensibles que les chiens et les chats.
C’est pourquoi nous veillons là encore à utiliser plutôt l’anesthésie volatile, tout à fait appropriée à ces espèces; nous sommes vigilants à l’hypothermie et nous utilisons un tapis chauffant pendant la durée de l’intervention puis les animaux sont placés au chaud dès leur réveil; nous sommes également attentifs à la prise en charge de la douleur, dont le traitement est très important là encore pour ces petits animaux.

Récemment, une alternative médicale est apparue pour la stérilisation des furets. Elle consiste en la pose d’un implant hormonal, résorbable. Il s’agit d’une injection sous-cutanée, réalisable par exemple sous « flash » d’anesthésie gazeuse pour éviter la douleur et les mouvements de l’animal.

Dominantes pathologiques

Affections dermatologiques

Les furets sont fréquemment présentés en consultation pour des problèmes de peau soit parce qu’ils se grattent, qu’ils perdent leurs poils ou qu’ils présentent des pellicules. Ces affections sont souvent secondaires à des parasites (acariens par exemple) ou alors à des champignons (la teigne).

Les examens complémentaires préciseront la cause et nous permettront de choisir le traitement approprié. Il existe une maladie des glandes surrénales, mais qui se traduit au niveau de la peau par une perte de poils bilatérale, sans grattage. (voir ce terme)

Le furet est particulièrement sujet à développer des tumeurs de la peau.

Maladies digestives

Le furet est assez sensible au niveau de son transit digestif et peut développer diverses maladies.
Tout d’abord, il peut s’agir de l’ingestion de divers corps étrangers, plus fréquente chez le jeune animal. L’occlusion qui en résulte n’est pas toujours facile à objectiver car cet animal vomira rarement et les symptômes sont frustres et non spécifiques (anorexie, fatigue, selles noires, hypersalivation). Le diagnostic là-encore n’est pas aisé et reposera sur de l’imagerie (radio voire écho abdo).

Ensuite, le furet est sujet à des inflammations de l’œsophage ou de l’estomac et les symptômes là-encore seront non spécifiques, intermittents et souvent discrets (baisse de tonus, diminution passagère de l’appétit, amaigrissement, selles molles et noires, vomissements).

De plus, les diarrhées sont fréquentes mais peuvent être d’origine variée (la plupart du temps d’origine infectieuse ou inflammatoire).

Affections respiratoires

Le furet peut comme les autres NAC être sujet aux maladies respiratoires, fréquemment d’origine bactérienne. Les symptômes commencent souvent par des éternuements, de la toux ou une respiration encombrée.
Si elle n’est pas traitée à ce stade-là, l’affection peut ensuite descendre sur les poumons et provoquer de la fièvre ainsi qu’un abattement. La radiographie du thorax sera d’une aide importante pour localiser l’étage respiratoire affecté.

Affections dentaires

Le furet est très sensible au tartre, comme les chiens et les chats. (cf maladie parodontale)

Pathologies de la reproduction

Comme les furets sont très fréquemment stérilisés, il est rare d’observer des pathologies liées à l’appareil reproducteur.

Cependant, lorsque ce n’est pas le cas, les femelles peuvent développer une maladie très grave, l’hyperoestrogenisme lorsqu’elles tombent en chaleurs si elles ne s’accouplent pas.
En effet, le taux d’hormones sexuelles monte inexorablement dans le sang ayant pour conséquence une maladie de la moelle osseuse (appelée aplasie médullaire) qui arrête de fabriquer certaines cellules sanguines. Les animaux sont alors anémiés (diminution des globules rouges) et présentent cliniquement une fatigue et anorexie.

Si la furette est stérilisée précocement après le début de la maladie, l’aplasie peut être réversible et l’animal peut être guéri. Si l’on intervient trop tardivement, l’aplasie est irréversible et l’animal peut en mourir.
Elles peuvent également développer soit des inflammations très importantes des mamelles, soit des infections de l’utérus (pyromètre).
De plus, le mâle, castré ou non, pourra développer une maladie de la prostate, l’hyperprostatisme, qui se traduit généralement par des signes urinaires secondaires au blocage des voies urinaires comprimées par la prostate enflammée.

Le fait que des mâles même castrés peuvent développer cette maladie est en fait secondaire aux hormones sexuelles qui peuvent être produites par les glandes surrénales lors de la maladie surrénalienne.

Affections ophtalmologiques

Les conjonctivites sont très courantes et souvent bénignes. De plus, le furet est sujet à la cataracte, mais qui peut affecter des animaux de tout âge, contrairement aux chats ou aux chiens qui développent cette affection plutôt en vieillissant.

Enfin, le furet peut présenter des procidences de la 3e paupière, soit secondaire, à une conjonctivite granulomateuse lors d’atteinte unilatérale, soit secondaire, à une maladie générale lors d’atteinte bilatérale.

Affections neurologiques

Le furet est sujet à deux affections neurologiques en particulier. Il s’agit tout d’abord d’une faiblesse des postérieurs, plus souvent secondaire à un affaiblissement général de l’animal qu’à une maladie neurologique vraie, pourtant possible, mais rare.
Ensuite, le syndrome convulsif, secondaire soit à une affection métabolique, soit à une affection nerveuse.

Affections urinaires

Les calculs urinaires peuvent être rencontrés chez le furet.
Les signes cliniques sont : difficultés à uriner et douleur lors des mictions voire hématurie (sang dans les urines). Le traitement est alors chirurgical et consiste à ouvrir la vessie pour retirer le calcul puis la nettoyer ainsi que les voies urinaires.

Le furet peut développer des cystites, sans calcul. La radiographie et l’analyse des urines permettront de différencier ces 2 affections dont la symptomatologie sera proche.

La maladie surrénalienne 

Secondaire à de nombreux facteurs plus ou moins complexes, elle est fréquente chez les animaux domestiqués, notamment en raison de l’exposition permanente à la luminosité artificielle ainsi qu’à l’embonpoint.
En effet, cela a des conséquences sur les productions d’hormones et ensuite, par effet de cascade, sur les glandes surrénales.

Le premier signe est l’alopécie symétrique bilatérale c’est à dire la perte de poils des 2 côtés des flancs. Puis il peut y avoir réapparition de signes sexuels alors que l’animal est stérilisé. Enfin, on peut également observer des signes généraux tels que fatigue ou fonte musculaire.

La maladie est liée à un dysfonctionnement de la glande surrénale (petite glande située juste à côté du rein) souvent consécutif à une stérilisation précoce, à une exposition permanente à la lumière artificielle ainsi qu’à l’embonpoint.

Le diagnostic se fait soit par imagerie, soit par des prises de sang. Le traitement peut être médical ou chirurgical.

Les tumeurs

Là encore, les furets sont plus sujets aux cancers que les autres NAC.

Il peut s’agir de tumeur du pancréas (insulinome) qui provoque alors une hypoglycémie chronique plus ou moins grave, mais pouvant aller jusqu’à des crises convulsives qui peuvent être le motif de consultation. Le traitement est médical et chirurgical.

L’autre cancer fréquent dans cette espèce est le lymphome c’est à dire un cancer des ganglions. Les symptômes varient en fonction des ganglions atteints et sont assez peu spécifiques (signes digestifs, respiratoires, neurologiques, etc.). L’imagerie peut être d’une aide précieuse pour poser le diagnostic.

La guérison de ces cancers est rarement possible, mais le but du traitement est l’amélioration de la durée et de la qualité de vie de l’animal. Maladies cardiaques : le furet est sujet aux mêmes affections cardiaques que le chien et le chat dont le diagnostic repose souvent sur l’échographie.