Physiologie, Habitat et Alimentation
Données physiologiques
Longévité moyenne : 5 à 8 ans
Poids moyen :1 à 1,2 kg pour les mâles, 0,7 à 1kg pour les femelles
Age de la maturité sexuelle : 10s pour le mâle, 6s pour la femelle
Nombre de petits par portées : 3 à 4 en moyenne avec des variations allant de 1 à 6
Durée de la gestation : 59 à 72j
Age du sevrage : 3-4s
Environnement
Le cobaye est très sociable. Il apprécie souvent de vivre en compagnie de congénères, mais les mâles peuvent se montrer agressifs les uns vis-à-vis des autres. Ce petit animal sympathique sera actif plutôt en début de matinée et en soirée. Il a besoin de vivre en cage ou en enclos dont la litière sera composée de copeaux de bois ou de chanvre sur lesquels on étalera une bonne couche de foin. Une petite cabane pourra être mise à disposition, mais il faudra vérifier régulièrement que la litière de cet endroit est propre, car le cobaye aura tendance à y faire préférentiellement ses besoins. Sinon, le reste de la cage sera changé environ 2 fois par semaine.
La cage devra être située dans un endroit bien choisi, si possible pas trop près des fenêtres ou des portes, car le cobaye est très sensible aux courants d’air et aux changements de température (maladies respiratoires). Pour éviter qu’il ne prenne trop de poids par sa vie sédentaire, il conviendra de proposer une cage assez spacieuse ou bien d’élever plusieurs congénères pour qu’ils puissent jouer ensemble ou bien encore de laisser gambader l’animal à l’extérieur dès que la température le permet.
Par contre, le cobaye ne devrait pas cohabiter avec un lapin, car ils n’ont pas les mêmes besoins en vitamine C et de plus, parce que certaines bactéries habitées de façon physiologique chez le lapin peuvent rendre le cobaye malade.
Alimentation
Tout comme le lapin, la particularité de ces animaux est d’avoir une pousse continue des dents. Ainsi, afin de les user correctement, il conviendra là encore de proposer à volonté du foin de bonne qualité, que l’on complétera par de la verdure et des aliments frais.
Les aliments industriels doivent être proposés en très petite quantité (grand maximum 2 cuillères à soupe par jour) à la fois pour éviter l’obésité, mais surtout pour favoriser une bonne usure dentaire.
De plus, le cobaye a besoin d’avoir une alimentation enrichie en vitamine C car il n’est pas capable de la synthétiser. Il faudra donc lui proposer des aliments riches en vitamine C mais en évitant les aliments trop riches en eau qui peuvent facilement provoquer des troubles digestifs.
Enfin, tout comme le lapin, le cobaye pratique la caecotrophie, c’est-à-dire qu’il réingère certaines crottes molles pour y récupérer des nutriments et des vitamines.
Vaccination et stérilisation
Chez les cobayes, il n’existe pas de vaccin.
Les seules mesures de prévention reposent donc uniquement sur la stérilisation qui sera tout à fait recommandée à la fois pour limiter la reproduction lors de la possession de plusieurs animaux de sexes différents, mais également pour diminuer les comportements territoriaux tels que marquage urinaire ou agressivité.
De plus, l’ovario-hysterectomie de la femelle permet de les protéger des nombreuses pathologies liées à l’appareil reproducteur, notamment les tumeurs et kystes des ovaires, fréquents dans cette espèce. La technique chirurgicale consiste à enlever les testicules aux mâles et à retirer les ovaires et l’utérus aux femelles.
Nous sommes particulièrement attentifs à l’anesthésie chez ces petits animaux, plus sensibles que les chiens et les chats. C’est pourquoi nous veillons là encore à utiliser plutôt l’anesthésie volatile, tout à fait appropriée à ces espèces; nous sommes vigilants à l’hypothermie et nous utilisons un tapis chauffant pendant la durée de l’intervention puis les animaux sont placés au chaud dès leur réveil; nous sommes également attentifs à la prise en charge de la douleur, dont le traitement est très important là encore pour ces petits animaux.
Dominantes pathologiques
Maladies métaboliques
Cas particulier de l’avitaminose C du cochon d’Inde: comme les cobayes ne sont pas capables de synthétiser la vitamine C, contrairement aux autres espèces, il est primordial de supplémenter suffisamment leur alimentation. Les symptômes consécutifs à cette carence peuvent être une difficulté à se déplacer chez le jeune ou des malocclusions dentaires, une fatigue, une anorexie chez l’adulte. Il faut alors supplémenter de façon drastique la ration de l’animal malade.
Affections dermatologiques
Les cobayes sont très fréquemment présentés en consultation pour des problèmes de peau soit parce qu’ils se grattent, qu’ils perdent leurs poils ou qu’ils présentent des pellicules. Ces affections sont souvent secondaires à des parasites (acariens par exemple) ou alors à des champignons (la teigne). Les examens complémentaires préciseront la cause et nous permettront de choisir le traitement approprié.
Les cobayes sont aussi sujets à d’autres maladies de la peau telles que les abcès qui nécessitent souvent une chirurgie pour les retirer, car le pus de ces Rongeurs est très épais.
Les cobayes peuvent également présenter des tumeurs cutanées, plus ou moins agressives et volumineuses en fonction de leur localisation.
Enfin, il existe une maladie très spécifique à ces petits animaux élevés en cage: il s’agit de la pododermatite. Le dessous des pattes est rouge et perd ses poils et quand la maladie progresse, il peut même se former des ulcères. Cela est dû aux conditions environnementales de la cage d’où l’importance de la nettoyer bien régulièrement et de s’assurer que l’épaisseur de la litière est assez importante.
Affections respiratoires
Le syndrome dit ‘coryza’ est également fréquent chez ce NAC. Souvent banal et de traitement aisé, il ne faut pas le laisser traîner, car l’animal peut alors s’arrêter de manger (car il n’arrive plus à sentir sa nourriture) et l’arrêt du transit qui en découle peut par contre être mortel en quelques jours.
Malheureusement dans certains cas, ces affections peuvent devenir chroniques et affecter les poumons. Les traitements permettent alors rarement de guérir l’animal, mais plutôt de le soutenir pour qu’il ait un meilleur confort.
Affections dentaires
Très fréquentes, comme chez le lapin, mais plus souvent secondaires à une maladie intercurrente telle que l’avitaminose C, les malocclusions dentaires chez le cobaye sont difficiles à guérir et récidivent fréquemment.
Le diagnostic repose sur un examen rigoureux de toutes les dents, pouvant nécessiter une légère anesthésie pour mieux visualiser les dents du fond. La radiographie vient compléter le bilan des lésions et aide à préciser les soins à effectuer, le pronostic et le suivi.
Le traitement consiste d’abord en un aplanissement régulier des surfaces dentaires au moyen de matériel adapté, mais peut également nécessiter l’extraction dentaire dans les cas les plus avancés.
La prévention passe évidemment par une attention particulière portée à l’alimentation, notamment à sa complémentation en vitamine C.
Pathologies de la reproduction
Les femelles cobayes auront tendance à développer des kystes ovariens qui peuvent être volumineux et comprimer de nombreux organes abdominaux et provoquer alors de la douleur et un ralentissement du transit. Le traitement de choix est là encore chirurgical, mais le pronostic sera plus ou moins mauvais en fonction des conséquences sur l’état général et le transit.
Lorsqu’elles reproduisent, les femelles peuvent avoir des problèmes lors de la mise bas ce qui peut nécessiter une césarienne en urgence. De plus, ces petits animaux peuvet développés des pathologies mammaires (mammites ou tumeurs). Pour éviter toutes ces pathologies, tout comme chez la chatte ou la chienne, l’ovariohysterectomie est la clé de voûte de la prévention.
Maladies digestives
Ces petits animaux ont un transit très fragile et la moindre affection de l’appétit peut rapidement entraîner un ralentissement voire un arrêt du transit souvent beaucoup plus graves que la pathologie initiale. Il convient donc toujours de s’assurer que votre animal mange quotidiennement et de vérifier la quantité et la qualité des selles émises car diagnostiquées et traitées tôt, les affections digestives sont toujours de meilleur pronostic.
La prise en charge consiste systématiquement en des gavages, l’administration de médicaments restaurant le transit ainsi que l’administration d’anti-douleur.
Les affections digestives peuvent être primaires lors d’ingestion de corps étranger chez les furets, de boules de poils chez les lapins ou lors d’affection parasitaire (vers intestinaux) mais elles sont souvent secondaires à d’autres maladies telles que les problèmes dentaires principalement ou bien toute autre cause d’anorexie plus ou moins prolongée. Là-encore, la prévention passe souvent par une alimentation rigoureuse.
Affections ophtalmologiques
Les conjonctivites sont très courantes et souvent bénignes. Par contre, les processus chroniques peuvent fréquemment être secondaires des problèmes dentaires qu’il conviendra alors de diagnostiquer et traiter correctement.
Affections neurologiques
Comme chez le lapin, il existe une maladie appelée « syndrome vestibulaire ». L’animal présente la tête penchée et peut aussi perdre l’équilibre. Souvent très impressionnant, l’origine de cette pathologie peut être multiple et le pronostic sera alors plus ou moins bon. Les causes possibles peuvent être une otite ou bien une maladie bactérienne.